Seul ou entre amis

A défaut de pourvoir jouer par manque de temps personnel, et non plus par désintérêt, je lis quelques articles de-ci de-là au boulot. Entre autre le Greedy Goblin qui me semble fort désabusé, entre autre dans son article « how to save wow raiding » .

Ce qui j’en conviens ne présente qu’un son de cloche. D’un autre côté, après quelques instances ZA/ZG à discuter avec Armor, et quelques anciens, le cœur n’y est plus. Nous sommes loin des débats passionnés de l’époque d’Ulduar, mais bien dans le reproche de « Dance World » et de la quasi disparition de l’échelle de difficulté.
Toujours en m’appuyant sur ces conversations désabusées, la simplification du jeu pour rendre son abord plus accessible entraine des effets d’aseptisation. Le jeu ainsi conçu produit ce mage qui spam le même sort, voire ces boss tank and spank, pirouette, down. Quid de l’intérêt ?

C’est évident, Blizzard privilégie les jeunes joueurs et les hydrocéphales. Croisés au détour de mes instances aléatoires, ils font preuve d’irrespect, d’impatience, d’incompétence, d’une méconnaissance des classes. Certes la rencontre des autres joueurs n'est plus au crédit de ce jeu mais les instances ne sont plus l’intérêt du jeu. Et il semblerait que globalement le contenu actuel ne soit plus l’intérêt du jeu.

World of Warcraft a perdu son statut de MMORPG, pour devenir un RPG où l’on y retrouve ses amis.

Avec plus de recul que fut un temps, je dirais : peu importe. Car c’est ainsi que je le reprends : un jeu solo avec des possibilités de jouer entre amis. Pour reprendre un gobelin aussi sage que cupide, l’intérêt du jeu est dans le challenge recherché.

Ce challenge sera pour moi d’une part hebdomadaire avec vous pour de nouvelles aventures, et d’autre part dans un citius, altius, fortius en solo. Que ce soit de monter mes réputations, mes métiers, que ce soit d’effectuer les HFs, que ce soit de soloter des instances, voire des raids.

L'article du GG est assez moisi, parce qu'il oubli que ce qu'il dénonce, à savoir le "dancing", c'est justement ce qu'il mettait en avant avec son projet Undergeared à Ulduar : "on a pas besoin de stuff ou de raid stacké, il faut être réactif et savoir se placer".
Et c'est quelque chose qui a toujours existé : Geddon à MC, Onyxia, Heigan à Naxx, les twins à AQ, rien que pour Vanilla par exemple ( et j'en oublie ). Et les boss façon Patchwerk sont pas souvent plus fun, va demander aux guildes qui ont passé 3 mois sur Vael à BWL.

Et c'est l'évolution du jeu d'en arriver jusque là. A vanilla on faisait tous nawak, puis sont arrivé les rotations optimales. A BC on a eu l'arrivée d'outils comme Recount, la multiplication des strats en ligne, avec wotlk c'est les deadly boss mods et autre outils d'assistance ( comme celui qui dessinait carrément sur le sol pour montrer aux joueurs quoi faire ), l'explosion de vidéo de strats sur youtube, sans parler d'Omen qui fait qu'aujourd'hui certains events se font sur la place dans liste d'aggro parce que Blizzard part du principe que tous les raiders utilisent ce genre d'addons. La différence entre un raider d'une top guilde et un raider random moyen s'est réduite extension après extension et quand on arrive en bout de chaine de ce qu'il est possible de faire faire à des persos, il ne reste plus grand chose à part la réactivité ( "don't stand in the fire" ).

Enfin les tiers de Cata ( le 11 et 12 pour l'instant ), sont au contraire plus dur en hard mode que ne l'étaient ceux de Cata ( Armor ne les a pas par exemple, il n'a même pas Firelands en normal ), et même le normal reste "challenging", j'en veux pour preuve ce quote d'une interview d'il y a 2-3 jours de GC :

L: So recently, Ragnaros has been hotfixed, and now there's the big tier-wide hotfixes coming up as well. What's the thought process that you guys use in determining when bosses should be nerfed? How do you come to the conclusion that, say, “X amount of guilds have killed Ragnaros, we need to nerf him. X amount of guilds are still working on Heroic Shannox, we need a zone-wide nerf”?

GS: We gather... I would call it a staggering amount of data on boss kills and number of attempts and things like that. We look a lot at how many new kills have there been for a particular week, like okay this guild couldn't kill Shannox before but killed him this week. The flows to those curves tend to be pretty steep at first because, you know, the really talented guilds roll in and kinda clear everything quickly, and then they start to slow down over time as you might expect, you know, not everyone gets a new boss kill every week, and then at some point they really start to plateau, and that is, the raiders now are just not moving. And we know that we risk losing raiders. They may not unsubscribe, but they may just stop raiding any time they hit a brick wall for too long.

Now, if you're Paragon, and you don't mind making 300 attempts, that's one thing, but a lot of raiders don't have that staying power. They're willing to wipe on a boss for a few weeks, but not for months and months and months for a boss that's early on in the tier. So once we start to see those boss kills fall off, we go in and selectively nerf things that players are having trouble with. We kind of want everyone to feel like they have finished Firelands before 4.3 comes out. That doesn't mean that every guild in the world needs to have killed Heroic Ragnaros, but we do want them to feel like they were making steady progression, and it wasn't like “Well, we killed 7 bosses, then we did 1 boss on heroic, and then we couldn't ever kill that second boss on heroic for 4 months.” I mean, that isn't fun, so we try to make sure that everyone feels like they're always making some level of progress.

Et pour ton dernier point, WoW n'a jamais été un vrai MMORPG, il est entre les deux, ou peut-être même les deux à la fois. J'ai toujours gardé en bookmark cet article de 2006 qui explique ça bien : http://terranova.blogs.com/terra_nova/2006/02/alone_together_.html

En analysant comment les joueurs passent leur temps ingame, l'auteur s'est rendu compte qu'ils passaient finalement très peu de temps "ensemble" et beaucoup plus de temps seul, et qu'au final c'est ce modèle social du "Alone together" qui a fait le succès de wow, la perméabilité entre un gameplay jdr, avec sa couche social ( le chat, le public qui admire ton stuff pendant tes afk vitrine devant l'HV, les courses aux HF, l'arene ) et des activités de groupe typées MMO ( le raid, le pvp sauvage, l'HV, etc ).

Ta mise en relief entre le dancing et le Undergear d’Ulduar est pertinente et c’est bien la première idée que j’ai eu en lisant les articles. Ce rédacteur joueur dispose d’un minimum de cohérence et d’intelligence, ce qui m’a poussé à y réfléchir. Et voilà ce que j’ai imaginé en la matière.

Ce changement de point de vue de sa part, n’est pas une volte-face, ni un grand écart, mais sans doute une différence d’appréciation de ce « dancing ».
Tout le monde convient que se placer derrière et non devant un boss au CàC est du placement. Et pour ma part, sortir d’un cercle maléfique ou entrer dans un cercle bénéfique, est du placement ; se placer au CàC pour éviter les charges, ou s’éloigner quand le boss AoE autour de lui est du placement.
Par contre, on peut se poser la question pour les vagues de lave à la Sartharion. Et pour ma part, Heigan est du dancing et non du placement.

Sans connaître ni la pensée de GG ni le dancing proposé par le contenu actuel, j’en conviens, j’imagine que c’est cette différence ou quelque chose d’approchant qu’il fustige.

Un autre reproche quant aux raids, j’avais râlé et je râle toujours sur tout ce qui est véhicule ou monture. Je joue une démo’, et non un démolisseur ou un dragon. C’est un avis personnel sur la question, mais ça rejoint le GG sur ce point quant à la connaissance du personnage. Il est vrai que c’est rare, mais ça me fait chier, et me « pourrit » des boss comme Malygos ou Leviathan.
En passant, le Leviathan était un gear-check, je lui préfère le système actuel du dress-code, pas de 346, tu ne rentres pas.

Contrairement à l’époque où je prétendais au PvE HL, je ne peste pas, mais cherche à analyser, à comprendre. Comme je le précisais, je reprends en mode casual solo, donc loin de la passion des débats sur le contenu.
De plus je suis actuellement en pleine phase de « et si j’étais à sa place », que ce soit mon responsable, directeur de DSI, PDG, que ce soit le maire, ministre, président de la république, que ce soit le R&D de chez blizzard. 36.15 mylife.

Quand tu parles des add-ons, aides de jeu, vidéos, stratégie en ligne, etc. je ne peux qu’être d’accord : il ne reste plus grand-chose à part la réactivité.
Et j’élargis un peu en disant que ce qui fait la différence de niveau entre joueurs est le choix. Faire un bon choix dans un minimum de temps.

Le choix est effectivement dans le placement, se déplacer ou non, et où, mais aussi dans les compétences de personnage utilisées.
On retrouve ce choix dans les game play DPS basés sur une liste de priorité plus que dans ceux au systématisme de la rotation, mais aussi pour les healers au choix entre puissance de soins / temps de lancement / coût en mana. De même ce que j’appelle les compétences de personnage, c’est tout ce qui est dispell, kick, crowd control.

C’est grisant d’avoir une affectation dans un combat parce que tu es le seul à pouvoir opérer à la manœuvre. Et en même temps ça révèle si tu es capable de le faire, parce que si tu te loupes, on y passe tous. Moroes souvenirs.
Parfois, ça parait simple et pourtant certain n’y arrive pas. Sur Jarnatruc, le mage devait voler un buff sur le boss, combien de fois on a wipe parce que ce bloody mage était incapable d’opérer correctement !?
Dans le même raid, les héros de l’alliance ou que-sais-je mais la partie semi-PvP qui était un gros moment de décisions individuelles. Ce combat révélait réellement la connaissance de son perso’ et de l’usage de ses compétences.

C’est mon attente de jeu, et c’est pourquoi je joue affliction avec sa liste de priorité, ou healer, que j’aime les combats où je dois bannir d’un côté, fear de l’autre, tout en DPS, un petit coup de TP, bandage, changement de pet… Ce sont bien les micros décisions qui personnellement me motivent.

Si j’étais au R&D, je développerais le besoin de choix dans les actions.